Un militant vietnamien de premier plan privé de sa nationalité veut faire appel

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13 juin 2017

Hanoi (DPA) – Un activiste politique vietnamien privé de sa citoyenneté déclare à DPA, ce mardi, vouloir se battre contre cette décision “illégale”.

Pham Minh Hoang, un ressortissant français et vietnamien, a reçu une lettre, le 10 juin, signé par le président Tran Dai Quang ordonnant la révocation de sa nationalité vietnamienne au motif de « propagande contre le gouvernement ».

L’ancien conférencier universitaire de Ho Chi Minh-Ville avait déjà été condamné à trois ans de prison en 2011 pour avoir publié, sur son blog, une série d’articles antigouvernementaux. Il fut libéré au bout de 17 mois et assigné à résidence durant 3 ans.

Alors que Hoang a déclaré qu’il n’avait pas encore reçu d’ordonnance d’expulsion, la révocation de sa nationalité, un acte sans précédent au Vietnam, vise apparemment à rendre illégale sa présence au Vietnam. “J’ai immédiatement consulté mes avocats et, après avoir examiné mes papiers, ils ont conclu que la décision d’abolir ma nationalité est complètement illégale”, a déclaré Hoang, ajoutant qu’il avait écrit une lettre au président français Emmanuel Macron pour solliciter son aide.

Plus tôt ce mois-ci, Hoang avait tenté de renoncer à sa citoyenneté française dans l’espoir d’empêcher une extradition.

Hoang a déclaré qu’il était membre du Viet Tan, un parti d’opposition basé aux États-Unis qualifié d’organisation “terroriste” par le gouvernement vietnamien.

“J’ai été condamné à la prison parce que je suis Viet Tan, mais je continuerai à me battre pour la démocratie et je coopérerai avec tous les mouvements démocratiques et non violents”, nous a-t-il dit, ajoutant qu’une extradition séparerait sa famille.

“Ma femme, qui est vietnamienne, doit rester au Vietnam pour s’occuper de mon frère qui est handicapé … et de sa mère très âgée”, a-t-il déclaré.

Il n’est pas confiant dans le fait que les tribunaux puissent rendre un jugement en sa faveur. “Même si la décision est illégale, je vis dans un pays sans lois. Ils peuvent me prendre et jeter dans l’avion”, a-t-il déclaré.

Alors que les lois écrites précédemment interdisaient la double nationalité, une loi approuvée en 2014 a créé de larges exemptions pour les immigrants de retour. Hoang est venu en France en 1973 puis est revenu au pays 27 ans plus tard.

Le Vietnam communiste impose un régime de parti unique qui interdit effectivement la dissidence avec des articles du Code pénal qui pénalisent fortement toute « propagande contre l’État » et tout « abus des libertés démocratiques ».

Amnesty International a listé 91 prisonniers politiques au Vietnam dans son rapport de 2016, le chiffre le plus élevé en Asie du Sud-Est. Le Vietnam soutient que tous les prisonniers du pays ont été justement condamnés.

Phil Robertson, directeur adjoint de l’Human Rights Watch basé aux États-Unis, a déclaré que la décision contre Hoang était un « nouveau point bas » sur la situation des droits de l’homme au Vietnam et contre les dissidents politiques.

“La communauté internationale, en particulier les donateurs d’aide au Vietnam, doit exiger publiquement que cette action soit immédiatement annulée par Hanoi et veiller à ce qu’aucun autre militant politique ne subisse la même peine et ne perde sa citoyenneté dans le futur”, a-t-il déclaré.

L’ambassade de France n’a pas souhaité commenter la situation.

Par Bac Pham et Bennett Murray, DPA.

Source : Europe Online

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