Le combat des militants vietnamiens pour la démocratie passe par Genève

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7 avril 2015

Alors qu’ils étaient de retour dans leur pays, lundi 30 mars dernier, Madame Nguyên Thi Nga et Monsieur Ngô Duy Quyên ont été retenus à l’aéroport de Hanoï pendant cinq heures pour des interrogatoires policiers. Nguyên Thi Nga est l’épouse de l’écrivain bouddhiste Nguyên Xuân Nghia. Ngô Duy Quyên, lui, est l’époux de l’avocate catholique Lê Thi Công Nhân.

Tous les deux étaient invités, la semaine dernière, à Oslo, à Genève puis à Paris, pour témoigner de la situation des défenseurs des Droits de l’homme au Vietnam.

« La police les a ensuite ramenés manu militari directement chez eux, même Madame Nga qui habite à Haïphong, à 300 km d’Hanoï. Et ce pour éviter qu’ils ne rencontrent la délégation de militants et de parents venue les accueillir à l’aéroport », explique Michel Trân Duc, une des personnes qui se sont occupées de l’organisation de leur périple en Europe.

Emouvantes retrouvailles

Dans la capitale norvégienne, Nguyên Thi Nga s’était vue remettre le 22 mars le prix de la Liberté d’expression décerné à son mari par l’Association des auteurs norvégiens.

À Genève, après une entrevue avec M. Rory Mungoven, le responsable du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (Région Asie Pacifique) au palais Wilson, les deux militants vietnamiens ont été reçus le 23 mars par les conseillers administratifs du Grand-Saconnex, Elizabeth Boehler et Jean-Marc Comte.

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De gauche à droite , M.Ngô Duy Quyên (époux de l’avocate Lê Thi Công Nhân), Mme Anne-Marie von Arx, Mme NguyênThi Nga (épouse de l’écrivain Nguyên Xuân Nghia) et M.Rolin Wavre.

L’occasion pour eux de retrouver aussi sur place avec une grande émotion la députée Anne-Marie von Arx-Vernon et le conseiller communal Rolin Wavre qui s’étaient rendus au Vietnam en 2010 et 2012 pour les rencontrer. Ces deux personnalités politiques s’étaient beaucoup mobilisées pour que les dissidents emprisonnés reçoivent en prison les soins médicaux nécessaires et des conditions d’hygiène minimales.

À Paris, les deux Vietnamiens ont rencontré Mme Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France, puis Mme Nathalie Muller-Sarallier de l’ONG Avocats sans Frontières qui s’est également beaucoup mobilisée pour soutenir sa confrère vietnamienne Lê Thi Công Nhân.

Régulièrement harcelés par les autorités vietnamiennes

L’écrivain bouddhiste Nguyên Xuân Nghia, 65 ans, est l’un des leaders du mouvement « 8406 », une coalition de partis et de groupes politiques fondée en 2006 et qui plaide pour des réformes démocratiques au Vietnam. Arrêté en septembre 2008 et condamné à six ans de prison pour avoir organisé des manifestations pacifiques contre la Chine, Nguyên Xuân Nghia a fini de purger sa peine de prison en septembre 2014 mais il reste sous le coup d’une assignation à résidence jusqu’en 2020.

Quant à l’avocate catholique Lê Thi Công Nhân, 35 ans, elle avait été arrêtée en février 2007 puis condamnée à quatre ans de prison pour « propagande contre l’État ». Depuis sa sortie de prison en 2010, elle continue, avec son époux, de militer pour les droits de l’homme. Son assignation à résidence devait prendre fin août 2013, mais la Sécurité publique a attendu plus d’un an avant de lui remettre les papiers l’autorisant à circuler librement et sa famille.

Dans leurs entrevues lors de ce périple européen, les militants ont dénoncé les méthodes policières insidieuses employées contre les membres de leur famille en guise de représailles (par ex. interdiction d’avoir un certificat de travail en cas de licenciement ou de changement, obstruction systématique pour les études universitaires des enfants).

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Les deux militants entourés des deux Conseillers administratifs du Grand-Saconnex Mme Elizabeth Boehler et M.Jean-Marc Comte

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