Le Japon et le scandale de la corruption PMU 18

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Le scandale de la corruption PMU 18 attire l’attention des medias internationaux. Le président de PMU 18, une entreprise du Bâtiment et des Travaux Publics (B.T.P.) appartenant au Ministère vietnamien de la construction, a détourné près de 6 millions d’Aide Etrangère au Développement (ODA, Official Development Assistance) pour parier sur les matchs de football européens. Les journaux nippons sont ceux qui suivent le plus cette affaire car, depuis 10 ans, le Japon est le 1er donateur d’ODA au Viêt Nam.

Le 29 mars 2006, le quotidien Yomiuri, l’un des plus grands tirages de l’archipel, a consacré sa première page au scandale du PMU 18. Les articles traitent de la corruption, des abus de biens sociaux et des détournements d’ODA dans le cadre de l’entreprise du B.T.P. PMU 18. Les journalistes du Yomiuri ont interpellé leur gouvernement sur les moyens de contrôler la bonne utilisation de l’argent public nippon au Viêt Nam. Ils précisent que l’aide japonaise au développement du Viêt Nam n’est pas remise en cause. En revanche, contrôler la bonne utilisation de l’argent des contribuables japonais est bien la moindre des choses. A travers le scandale PMU 18, le quotidien Yomiuri a pointé du doigt un défaut de contrôle dans le suivi des aides japonaises qui totalisent tout de même près de 2 milliards de dollars pour le Viêt Nam. Le Premier Ministre Koizumi est directement interpellé.

Les articles du Yomiuri ont reçu un large écho dans l’opinion publique japonaise. De nombreux journalistes, politiciens mais aussi simples particuliers ont téléphoné au bureau de représentation de Viêt Tân à Tokyo pour obtenir davantage d’informations. Des députés du principal parti d’opposition au Japon, le Parti Démocrate, ont contacté notre représentant local, M. Ngo Van, afin qu’il les aide à préparer une réunion parlementaire avec le Premier Ministre Koizumi sur le sujet. Après avoir écouté M. Ngo Van présenter les détails du scandale, un député du Parti Démocrate s’est déclaré stupéfait de l’ampleur de la corruption au Viêt Nam et surtout du haut niveau de créativité des corrompus pour détourner l’aide étrangère. Pour ces députés japonais, Il est évident que, dans le futur, leur pays devra s’assurer de la bonne utilisation de ses ODA versées au Viêt Nam.

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Le vice-ministre des transports, Nguyen Viet Tien, a été limogé le 28 mars 2006.

Pendant que l’opinion publique japonaise s’émouvait du détournement de son argent public, les autorités vietnamiennes ont pris des sanctions disciplinaires à l’encontre des coupables. Le but de cette purge est de restaurer la confiance des donateurs internationaux. Ainsi le 28 mars 2006, le Premier Ministre vietnamien Phan Van Khai a limogé le vice-ministre du transport Nguyen Viet Tien, officiellement pour ne pas perturber l’enquête judiciaire en cours.

M. Tien a déclaré aux journalistes : “Je ne suis pas le président de la société PMU 18 et je ne comprends pas pourquoi les journalistes se focalisent sur moi. Le ministre (des transports) Binh doit être le premier à prendre ses responsabilités. Mais je pense qu’il n’est pas au courant de cette affaire. M. Bui Tien Dung fut nommé à la tête du PMU 18 par M. Le Ngoc Hoan, ministre des transports en 1998. A la fin de son mandat en 2003, Bui Tien Dung a été reconduit dans ses fonctions de président du PMU 18 par l’actuel ministre Binh. Sa nomination a respecté toutes les règles en vigueur.”

Le vice-ministre déchu oublie de déclarer qu’il a été président de la société PMU 18 de 1993 à 1998. Toutefois, d’après ces déclarations, on peut penser qu’il ne se contentera pas de jouer les boucs émissaires mais, qu’au contraire, il dénoncera les bénéficiaires de la corruption autour des projets confiés à PMU 18. Depuis 1993, la société PMU 18 a réalisé 18 projets à partir des fonds étrangers ODA, pour un montant total d’environ 1,73 milliards d’euros. On ignore combien exactement l’ancien et l’actuel président de la société se sont mis dans la poche durant cette période.

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