L’enquête de Viet Tan sur les mines de bauxite

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15 mars 2009

La décision du gouvernement de Hanoi de poursuivre les projets controversés d’exploitation minière de la bauxite a suscité d’importantes protestations. Dans une volonté d’enquêter sur place pour voir les ramifications de ces projets, Ly Nam Binh, membre de Viet Tan, s’est rendu dans la région des hauts plateaux, sur les deux principaux sites où l’exploitation minière a commencé : au village Nhan Co, province Dak Nong, et dans la ville Bao Lam, province Lam Dong.

Ce qui suit est basé sur les rapports établis par Ly Nam Binh pour le compte de Radio New Horizon (Chan Troi Moi).

Le village Nhan Co, province de Dak Nong

Depuis l’entrée du village et à l’intérieur du village, rien n’indique qu’un projet d’exploitation minière de la bauxite soit en cours. Les travailleurs portent des uniformes où on peut lire « Employé de l’exploitation minière », mais on ne précise pas qu’il s’agit de « bauxite ». Les résidents issus des minorités ethniques pensent toujours que le gouvernement a mis en place dans leur village un projet pour les aider dans la production de grains de café, les noix de cajou et les poivrons.

Il y a un fort sentiment de malaise dans le village à la vue des fonctionnaires locaux, dans leurs uniformes vert foncé, qui observent de près tous ceux qui entrent et sortent du village. Le gouvernement du Vietnam a augmenté la présence de ces fonctionnaires dont le devoir est d’empêcher quiconque de « perturber le développement des Hauts-Plateaux ».

Nous avons appris que les personnes qui travaillent dans un rayon 5 km autour du site seront payées le triple de ceux qui travaillent en dehors de ce périmètre en raison de risques pour la santé liés aux boues toxiques résultant de l’exploitation minière de bauxite. Bien que le projet n’en soit qu’à ses débuts, il y a des signes montrant que s’il se poursuivait, les habitants des hauts plateaux du centre du Vietnam vont perdre leur maison et leurs terres agricoles. Nhan Co, autrefois verdoyante commence déjà à perdre ses couleurs et sa faune.

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Bao Lam, province Lam Dong

En arrivant à Bao Lam, nous avons découvert que le gouvernement du Vietnam y a installé le siège administratif du projet minier de la bauxite. Les gens de la ville, dont plus de 600 travailleurs et experts chinois et quelques-uns des villages voisins, discutent ouvertement du projet d’exploitation minière. Contrairement à Nhan Co, il y a ici très peu de surveillance de la part de l’administration locale.

Les habitants sont conscients que le gouvernement chinois a cessé toutes ses opérations minières de bauxite en Chine en raison des risques sanitaires et environnementales qu’elles pourraient causer aux habitants locaux. Mais le gouvernement chinois ne se préoccupe pas de ces effets sur le peuple vietnamien et coopère avec le gouvernement vietnamien au projet de la mine de bauxite à Lam Dong. Les familles sont bien indemnisées pour la perte de leurs terres agricoles, mais elles découvrent ensuite que ce n’est pas suffisant pour acheter une maison dans les villages environnants. Les familles qui refusent de céder leurs terres au gouvernement auraient été menacées d’être délogées de force par les tracto pelles utilisées pour aplanir le terrain.

A quelques kilomètres du site d’exploitation, des rangées de maisons ont été construites pour abriter les experts chinois et les ouvriers miniers. Il y a aussi des magasins et des restaurants en langue chinoise pour accueillir le nombre croissant de travailleurs chinois dans la région. Alors que les hommes vietnamiens locaux sont embauchés pour creuser des fosses très profondes et aux travaux manuels du projet, les femmes vietnamiennes sont embauchées à très faible coûts pour préparer les repas qui seront servis aux travailleurs. A tâches égales, les hommes vietnamiens sont beaucoup moins bien payés que leurs homologues chinois.

Selon les responsables locaux, il y aura plus de 6000 travailleurs chinois dans la région, une fois que l’équipement pour le traitement de la bauxite sera en place et que commencera l’exploitation minière dans le Lam Dong. Bien que le début des travaux pour l’installation du site ait commencé il y a un an, les plans de ce projet remontent à plus de quatre ans.

Les nombreuses exploitations de café et les vastes et beaux champs verdoyants du Lam Dong seront tous détruits, cette fois non pas par les produits chimiques issus de la guerre comme l’agent orange, mais par les boues toxiques de la bauxite. Et dans 20 ans, les rivières Dong Nai et Saigon, ainsi que le lac Tri An seront contaminés et ce sont nos enfants qui en souffriront.

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