Deux militants catholiques ont été libérés

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4 août 2015

Deux des 14 jeunes vietnamiens catholiques condamnés pour “tentative de renversement du gouvernement” en 2013 ont récemment été libérés après quatre années d’emprisonnement.

“Je ne regrette pas d’avoir fait ces 4 ans de prison. Je suis fier de mes 4 ans de prison” confie Nguyên Van Oai à la BBC vietnamienne.

Paulus Le Son dit que durant son temps d’incarcération, il a été plus à même de ressentir les choses, durant les moments les plus difficiles, aussi bien physiquement que mentalement.”

Nguyên Van Oai a été arrêté fin juillet 2011 à l’aéroport de Tan Son Nhat avec deux autres activistes alors que le groupe de défenseurs de droits de l’homme rentrait de Thailande. Son a été arrêté quelques jours plus tard en août 2011.

Lors du procès en première instance, Son a été condamné à 13 ans de prison, l’une des condamnations les plus sévères. Nguyen Van Oai a été condamné à 4 ans de prison.

Lors de son procès en appel en mai 2013, la peine de Son a été réduite parce qu’il “a reconnu toutes les accusations envers lui et a plaidé coupable”.

‘Je suis membre de Viet Tan’

Oai n’a pas fait appel parce que : “je pense que dans des affaires comme les nôtres, qu’elles soient traitées par le tribunal de quartier, de la province ou de l’état, les condamnations sont déterminées à l’avance. Je les laisse m’emmener là où ils veulent m’emmener”.

En reprenant les accusations portées sur eux en 2013 concernant leur appartenance au parti politique Viet Tan basée en dehors du Vietnam, Oai s’exprime ainsi :

“A ce que j’ai compris, les 14 personnes qui ont été jugées et condamnées sont tous militants pour la démocratie mais je ne suis pas certain qu’ils soient ou qu’ils ne soient pas membres de Viet Tan”.

“En ce qui me concerne, je suis membre de Viet Tan. Viet Tan souhaite établir une démocratie durable au Vietnam”.

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Le militant Nguyên Van Oai à sa libération : “Je suis fier de mes 4 ans passés en prison”

Selon Oai, quelques-unes des personnes qui ont été condamnées lors du procès sont “des amis d’école, des amis avec qui il est souvent en contact et travaille régulièrement”, alors qu’il ne connaissait pas les autres.

Toutefois, Oai pense que du fait qu’il a été accusé de “vouloir renverser le gouvernement”, cela l’a poussé à aller vers les autres et à vouloir partager avec eux et à leur expliquer le pourquoi de ces accusations.

“Même si nous ne nous connaissons pas, nous sommes solidaires l’un envers l’autre. Nous avons surmonté les difficultés ensemble.”

“Je pense que toutes les personnes condamnées lors de ce procès souhaitent un Vietnam démocratique pour l’avenir.”

‘Pas de libération sous condition’

Nguyen Van Oai dit ne pas avoir reconnu les accusations qui étaient portées contre lui et qu’il n’a accepté ni signé aucun document ou papier voire même aucun papier concernant sa libération.

“A ma libération, ils m’ont demandé de signer des décharges et des documents de sortie. Je leur ai répondu ‘qu’ils devaient me libérer de la même manière qu’ils m’avaient retenu en détention, qu’ils pouvaient me garder et que j’étais prêt à rester mais que je ne signerai rien’. Ils m’ont embêté toute la nuit du 1er août jusqu’au matin du 2. Ils m’ont libéré après 11 heures”.

Selon les accusations, Nguyen Van Oai et Le Son ont été condamnés à 4 ans de résidence surveillée à leur libération.

Tous les deux disent ne pas craindre cette période d’assignation à résidence.

“Environ un mois avant ma libération, des fonctionnaires m’ont demandé d’écrire une déclaration disant que j’acceptais les termes de mon assignation à résidence après ma libération. J’ai répondu que je n’acceptais pas leurs conditions. Juste avant que je ne sois libéré, ils m’ont dit ‘vous devez obéir aux forces de surveillance et vous devez demander l’autorisation avant d’aller où que ce soit’. Mais je ne m’en fais pas” dit Oai.

“Si j’ai besoin de quitter ma ville natale, je ferai comme tout le monde. Ca sera leur affaire s’ils veulent m’arrêter”.

Le Son pense aussi la même chose. Il dit : “ils ont le droit d’appliquer la condamnation d’assignation à résidence surveillée, mais j’appellerai à mes droits fondamentaux, à savoir à ma liberté et à mon droit d’accéder au bonheur”.

‘Aucun changement’

Concernant ses plans pour l’avenir, Oai dit qu’il n’a aucune attente si ce n’est de voir son “cœur battre pour un Vietnam démocratique”.

“J’apporterai mon soutien à diverses organisations travaillant pour les droits de l’homme au Vietnam afin que le Vietnam puisse jouir d’une vraie démocratie” dit Oai.

Quand il regarde en arrière et concernant sa réduction de peine, Le Son “espère que les gons comprendront … je n’ai rien déclaré ou accepté quoi que ce soit, mais je n’ai rien fait de mal, ni rien à me reprocher … je veux juste contribuer à la construction de mon pays”.

Le Son dit que trois jours avant son procès en appel, le Ministère de la Défense a désigné une personne pour le convaincre d’écrire et de signer des documents réclamant une réduction de peine. C’est à ce moment qu’il a appris que sa mère était décédée l’année avant.

“Ca m’a tellement déchiré le cœur, j’étais dans un tel état de panique … que j’ai fait ce qu’ils me demandaient. C’est là que j’ai touché le fond”, dit-il.

“Après ça, quand je me suis calmé, je me suis dit que ce n’était qu’un moment à passer, que nous devions continuer malgré toute les souffrances auxquelles nous sommes confrontés” confie-t-il à la BBC vietnamienne.

“Avant que je ne sois arrêté, mon vœu était de vivre selon ma foi. Je vivais pour la justice, la compassion et l’amour. Je luttais pour la justice, la légalité et la liberté, telles que Dieu nous les a accordées. Après avoir passé quatre ans en prison, j’ai beaucoup réfléchi. Ces idéaux ont encore plus de sens à mes yeux.”

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Paulus Le Son dit qu’il a connu des moments de découragement, mais qu’il “espère que les gens comprendront”.

“Avant que je ne sois arrêté, j’avais rencontré Le Thi Cong Nhan. Elle m’avait dit, ‘j’ai connu ce qui a de plus douloureux et d’épouvantable quand j’étais en prison’. Mais quand, moi, j’étais en prison, j’ai découvert que Le Thi Cong Nhan avait été en dessous de la vérité. Pour moi, ça a été beaucoup plus que douloureux.”

Deux autres militants, Thai Van Dung et Tran Minh Nhat, seront libérés plus tard au mois d’août. Nguyen Dinh Cuong, condamné lors du même procès, sera libéré en décembre.

Ces trois activistes ont également été condamnés à quatre ans de prison et n’ont bénéficié d’aucune remise de peine lors de leur procès en appel.

Traduction en français : Viet Tan

Source : BBC

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