Des voyous agressent les défenseurs des droits de l’homme dans la province de Lam Dong

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28 août 2015

Saigon, Vietnam – Après quatre années passées en détention, le prisonnier de conscience Tran Minh Nhat a regagné son domicile le 27 Août 2015 pour commencer trois ans d’assignation à résidence. Avec certains de ses amis, dont des anciens prisonniers d’opinions, nous nous sommes rendus chez lui, dans la province Lam Dong pour le saluer. Le lendemain matin, 28 août, tout le monde a quitté son domicile. Alors que nous nous dirigions vers les voitures, nous avons remarqué que de nombreux policiers de sécurité nous suivaient. Nous étions divisés en deux groupes. Un premier groupe de trois personnes et un jeune enfant prenait la direction de Saigon, distante de 300 km. Je faisais partie du deuxième groupe qui se composait de neuf personnes. Nous allions vers Da Lat, la capitale de cette province, distante de quelques dizaines de kilomètres.

Une demi-heure après notre départ, quelques jeunes en civil ont bloqué la voiture qui se dirigeait vers Saigon. Ils se sont attaqués à M. Le Dinh Luong et un couple de deux jeunes mariés, qui souhaite garder l’anonymat. Ils les insultaient tout en les frappant sans pitié, les traitant de « voleur d’argent », de « salope ». Madame Bich Hanh, une enseignante témoin de la scène dit que le bruit des coups ressemblait au bruit de la pluie sur un toit en tôle. Les assaillants ont visé la tête, l’estomac et les côtes pour essayer d’infliger de graves blessures. Dans ce groupe, M. Luong portait les blessures les plus graves, son visage était tuméfié et sa bouche saignait. La jeune femme, dont nous avons appris par la suite qu’elle est enceinte, a été frappée au ventre. Ses parents l’ont envoyé dans un hôpital pour qu’elle soit examinée.

Environ quinze minutes après la première attaque, des « inconnus » se sont pris à notre van, sur la route Nghia Lam, dans le district Duc Trong. Ils ont extirpé madame Tran Thi Nga du véhicule et l’ont frappé tout en lui débitant des obscénités. Ils ont également traîné Truong Minh Tam hors du minibus pour le tabasser. Enfin, le jeune Chu Manh Son a été maintenu au sol par deux ou trois types qui l’ont également frappé. Une vieille dame, passagère du minibus leur criait de cesser leur agression, mais sans effet. L’incident n’a duré que deux minutes, mais il était très violent. Madame Nga et Chu Manh Son ont rampé dans la douleur dans le minibus. Le cou de Chu Manh Son était couvert de sang. Il a fallu cinq minutes pour retrouver M. Tam qui s’était enfui dans les broussailles pour se cacher des agresseurs. Son visage de Tam était couvert d’ecchymoses, ses vêtements étaient en partis déchirés. Les agresseurs ont également cassé les tablettes et smartphones de leurs victimes. Une fois les assaillants partis, tout le monde s’est réuni pour prendre soin des blessés et prendre des photos comme preuve de l’agression.

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M. Le Dinh Luong.

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M. Chu Manh Son.

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M. Truong Minh Tam.

Parmi les activistes pro démocratie au Vietnam, personne n’a été surpris de ces tactiques, les voyous ont été mandatés par la sécurité publique et certains d’entre eux étaient peut-être des policiers en civil. Des faits similaires se sont produits lors d’autres rassemblements des défenseurs des droits de l’homme. Ce qui surprend cette fois-ci, c’est la violence et la brutalité des attaques, ainsi que le nombre des assaillants, que nous avons estimé à une trentaine de voyous.

Nous sommes persuadés que la raison pour laquelle nous avons été attaqués est que nous avons mis en ligne la veille sur Facebook les images de liesse du retour de Tran Minh Nhat à son domicile. Cela a dû agacer le régime communiste d’autant plus qu’à chaque libération de prisonnier politique, ce sont les mêmes images de joie qui sont diffusées sur internet.

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Photo de liesse pour le retour de Tran Minh Nhat, prise un jour avant l’agression.

Nous espérons que les différentes ambassades étrangères au Vietnam et les ONG de défense des droits de l’homme accorderont une attention particulière à cet incident, non seulement à cause de sa sauvagerie, mais aussi parce que ce qu’il montre l’envers du décors alors que le régime de Hanoi cherche à prouver ses engagements pour le respect des droits de l’homme, s’efforçant de bien s’intégrer dans la communauté internationale (membre du Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme, Partenariat Transpacifique, ratification de la Convention contre la torture, etc.).

Votre attention à ces cas va motiver des militants pro démocratie et les anciens prisonniers d’opinion à continuer de s’exprimer et défendre les valeurs universelles de l’humanité.

Pour plus d’informations, Pham Minh Hoang peut être contacté à : pmhoang.bk @ gmail.com

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